Destin, mystère, confiance (pages 148 à 150)

Henri - Tu parlais de destin tout à l'heure, mais... c'est encore une injustice de la vie, ça ! Parce qu'il y en a qui ont des grands destins, et puis il y en a qui en ont des mauvais ! Et pourquoi est-ce qu'il y en a qui ont des mauvais destins ?
Pauline - Ah bien, les Hindous... ont une explication. J'en ai parlé, du reste, à Seetha (Seetha Kumar, journaliste de la BBC venue interviewer Pauline en 1995). Je lui ai dit « vous, vous avez une conception de la vie tout à fait autre » - parce que les Hindous ont la conception de la réincarnation, c'est autre chose.
H - Oui, bien ça c'est... mathématiquement, c'est impossible.
- Et... par exemple, la journaliste hindoue dont vous parlez, vous pensez que c'était sa philosophie, à elle ?
P - Probablement. Parce qu'elle ne m'a pas... contrée. Je lui ai demandé « comment faites-vous pour comprendre tout ce qui est occidental, étant donné que vous n'avez pas du tout la même philosophie de la vie que nous ? » - Elle a dit « oui, évidemment, c'est très différent ». Mais elle était trop occupée à me poser des questions, on n'a pas pu approfondir.
H - ... elle n'a mangé que des légumes !
P - Oui, elle est végétarienne.
Quelle est ma philosophie, euh... c'est pas facile à expliquer... Mais par exemple, je suis sûre, vous m'entendez, que j'ai autour de moi des... - quand j'ai réalisé ce projet de mémorial, je n'ai pas eu le moindre ennui. Sauf avec le B.C.R.A. Tout a marché exactement comme s'ils étaient tous à pousser derrière moi, tous ceux auxquels est dédié le monument. Comme s'ils voulaient que ce projet aboutisse...
Quand j'ai dit ça à Paul Guerbois (qui était le secrétaire général de l'association pour l'édification du mémorial), il a poussé des hauts cris, évidemment, mais j'ai dit « non, bien sûr, je ne parle pas du travail en lui-même. Je suis tout à fait d'accord, ça a été un travail fou ». Mais on a eu plus d'argent qu'il nous en fallait, et tout s'est très bien déroulé. Sans grosse difficulté, tout s'est enchaîné automatiquement - il n'y a pas eu à se battre pour quoi que ce soit, en fait.
Mon pauvre Gaëtan Ravineau se faisait beaucoup de souci parce qu'il se figurait qu'on ne parviendrait pas à réunir assez d'argent... ça ne m'a jamais effleuré. J'étais persuadée qu'on allait avoir ce qu'il fallait. Pourquoi ? Je n'avais aucune raison d'être sûre... aucune preuve qu'on allait rassembler tout cet argent. D'ailleurs, heureusement qu'on en a eu plus que prévu, parce qu'autrement, on ne s'en serait pas sortis !
Il y a des destinées absolument épouvantables et qui, à la fin... s'améliorent, ou alors cela commence très très bien, et puis au milieu, ça ne va plus du tout et puis il faut recommencer. C'est... une espèce de mouvement de va-et-vient, comme une vague. Qu'est-ce qui peut bien vous aider, là-dedans ? C'est ça le mystère...

Extrait du livre « Pauline » - Copyright les Editions "Par exemple" - Pour tous renseignements : e-mail H.Larroque

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